dimanche 15 février 2009

Anglais vs Maharati sur fond Hindi ...

Il se passe tant d evenements dans une semaine qu il devient difficile de tout raconter ... Il est difficile aussi de faire un choix dans ce nouveau quotidien afin de vous en transmettre l'essentiel. Ceci etant dit, par ou commencer?
Par dire que je vis dans la 4eme dimension et peine a toucher terre. Il y a tant a la fois que ni mon esprit ni mon corps ne parviennent a faire le tri. Je saute d une emotion a l'autre en une fraction de seconde. Le seul moment ou je parviens a reflechir un peu calmement, c est le soir en m'endormant. Et meme lorsque je ferme les yeux et que des pensees et emotions positives m envahissent, surgissent tout a coup des pensees et emotions totalement contraire. Le bien - le mal, le beau - le laid, l'aceptable - l'inacceptable, le normal-l'anormal, le drole-le triste, le fort-le faible, etc... tout est dans la nuance, un tout et son contraire ... ce qui me plonge tantot un sentiment de construction, tantot un sentiment de destruction ... Difficile d'etre coherent lorsque tout est incohernt et si au fond tout ce que j ecris est bon a dire, mais je laisse aller le flow (je surfe pas tout a fait sur la vibe mais presque)...
Puisque Frederique et moi allons travailler avec des jeunes par la suite, nous avons de fait ete mises en relation par le college de travail social de Bombay avec des ONG locales traitant de problematiques liees a cette population. Le but est d'une part de decouvrir les terrains de stage des etudiants en travail social et d autre part de se faire une idee des acteurs du social ici. Nous avons donc visite un certain nombre d ONG et autres associations au cours de ces deux dernieres semaines, discutes avec les etudiants engages dans les divers projets, et rencontre les communautes locales.
Nous avons passe un weekend a Roha, village situe a 4 heures de Bombay, avec l'ONG Sarvahara Jan Andolan. Cette ONG a pour but d'aider les commautes rurales a se battre pour conserver et obtenir des ressources de base ainsi que pour leurs droits. Du temps des colons, les anglais avaient attribue des terres a de nombreuses commautes rurales. Etant sous un contrat tacite, ces terres n ont pas ete enregistrees a leur nom. Lors de la proclamation de la Republique Independante de l'Inde, le gouvernement alors en place a destitue la plupart des commautes de leur terre. Aujourd'hui, une procedure de rectification et de reconnaissance est en marche. Or, les communautes doivent passer par de nombreuses tracasseries administratives en vue de l attribution de ces terres. Et c est la qu'interviennent les activistes locaux, l'ONG et les etudiants, lesquel oeuvrent dans un but d'empowerment (processus d'acquisition d'un « pouvoir » (power), le pouvoir de travailler, de gagner son pain, de décider de son destin de vie sociale en respectant les besoins et termes de la société). Vise les adolescents est evidemment logique etant consideres comme les agents du changement. Le weekend a ete rythme par des chants, des jeux, un conference plus specifique sur les droits des commautes et notamment sur la procedure d'attribution des terres en cours.

La semaine suivante, nous avons eu une presentation de deux projets demarres par e college de travail social. Il s'agit de modele d'intervention impliquant les etudiants dans un but pedagogique (vous vous en doutiez bien). Entre autre, l'ONG Swayam (programme base sur la gestion des desastres, p/e : innondation, tremblement de terre, incendies, attaques terroristes, etc.). Elle a vu le jour en 2005 apres l'innondation massive de Bombay, les nombreux deces parmis les populations pauvres logees dans des zones a risque et la situation sanitaire catastrophique qui a suivi les evenements ayant mis la ville dans une situation tres delicate et pousses tant le gouvernement que les acteurs sociaux a reagir.
Mais aussi, les centres de conseils bases dans les stations de police de Bombay (permanence d'accueil des personnes victimes de violence . Dans le 99% des cas, les clients sont des femmes battues...). Dans ce cadre, nous avons accompagne des etudiantes qui, en partenariat avec la police, ont organise une seance d information destinee aux femmes d un quartier pauvre de Bombay visant a leur expliquer qu une loi etait entree en vigueur en 2005 visant a proteger les femmes battues et punir les maris abusifs ...

Nous avons termine la semaine par deux jours de travail de terrain aupres d'un "family service center" dont les objectifs sont axes sur la famille et orientes sur les commautes vivant a Bombay. Ils travaillent avec 5 commautes vivant dans les bidonvilles de Bombay sud. Ces 5 commautes vivent de la peche et n ont tres frequemment pas assez d argent pour envoyer leurs enfants a l ecole. Le Family service center offre un sponsoring de 250 roupies par mois (7.40 CHF) a un enfant par famille afin qu il soit scolarise, puisse obtenir du materiel scolaire, soit nourrit et habille correctement. Il propose egalement un programme d adoption pour les enfants orphelins ou destitues. Et finalement, il s occupe de developpement communautaire.
J ai accompagne Smita deux jours durant dans le dedale des ruelles des bidonvilles de Colaba. Trois fois par semaine, elle part a la rencontre des habitants des communautes auxquelles elle a ete attribuee afin de conduire un questionnaire de sante et verifier que les parents des enfants sponsorises utilisent l'argent a bon escient. Ce sont des gens simples mais avec rien ils savent faire beaucoup. La plupart vivent dans 3m2 d espace, parfois meme deux familles se serrent dans des espaces si etriques que nous ne serions capables que d'en faire un reduit. Ils sont chaleureux, accueillants et j'ai ressenti un fort potentiel de solidarite a leur contact. Ils ne vivent ni pour la gloire, ni pour le pouvoir, mais juste pour survivre.
La vie semble si bien organisee en ces lieux. Evidemment, une telle proximite impose une bonne organisation et cohabitation des habitants. J ai trouve cette experience autant interessante que magnifique. Cela evoque beaucoup de chose, confronte des regards, des vecus, et questionne enormement. J ai aussi ressenti un profond respect pour ces gens, melange a une curiosite partagee (j etais aussi intriguee par eux que eux par mois) et rehaussee d'un interet de ma part prononce pour cet autre univers et son mode de fonctionnement. Et chose incroyable ... les rues sont propres ...
L'Inde, societe patriarcale axee essentiellement sur la famille. L homme est roi, les femmes au foyer, les enfants a l'ecole de la rue. L'Inde doit eduquer ses enfants, informer, emanciper son peuple ... or il semble presque livre a lui meme, le gouvernement parait evanescent...

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