samedi 31 janvier 2009

First steps

Apres relfexion, partir m aura demande plus d energie que toutes les batailles et les demarches administratives reunies necessaires a mettre ce projet indien sur pied. Pourquoi au fond? Est-ce la peur de l'inconnu? La peur de partir, de laisser ceux qu'on aime a quai, de sortir de son cocon et de ce quotidien, cette routine qui nous enerve pourtant si souvent? Ma vie en Suisse est si confortable, je n'en ai eu que plus conscience les quelques jours qui ont precede ce depart ... Mais voila, j y suis. L appel de l'ailleurs est plus fort. Le desir de la decouverte, de l'apprentissage, de l'alterite ... pourquoi lui resister?
J'atterri a Bombay le 29 janvier sans encombre. Je suis meme surprise du peu d'agitation qui regnait au sortir de l'aeroport. J'avais en memoire un trottoire rempli de momes courant apres les touristes pour grapiller quelques roupies de ci de la, des stylos et autres accessoires que ce que les gens voulaient bien leur donner... C est vrai, je me rappelle a present que Dharavi, le bidonville renomme de Bombay, borde l aeroport. Les gamins jouent meme sur le tarmac entre deux atterrissages, entre deux decolages ... piste de jeu dangeureuse que tente de faire evacuer les forces de l ordre ... en vain. Je longe le bidonville en voiture, l'obscurite est telle que je ne distingue que les formes abstraites de ces maisons de fortune. Le chauffeur decrete que j ai trop chaud et ouvre la fenetre, le temps pour moi de capter les premieres odeurs de cette metropole. C est un melange etrange si specifique a cette ville. Le souvenir de cette odeur revient a ma memoire. Il est tel que je l avais renifle 10 ans auparavant. C est un melange de decharge, de fruit pourri, d excrements, de pollution, de fiante animale (je realise en detectant cette odeur que nous longeons le zoo de Ghandi), d epices, et d autres choses encore que je ne parviens a definir.
La pension ou je loge accueille des etudiants de certaines facultes de Bombay. Tous ne sont pas en travail social. L espace accueille aussi des pendulaires. Beaucoup de residents sont des femmes. La plupart sont des soeurs de l'ordre chretien des Soeurs de Marie, c est elles qui gerent la pension. Je suis fascinee par leur beaute, leurs gestes surs et elegants, leur regard fier. Elles portent presque toutes le Sari, ou le Kameez. Les tissus sont magnifiques, les couleurs envoutantes.
Soeur Betty me prend sous son aile. C'est elle qui m accueille a mon arrivee. Le lendemain, elle vient me reveiller aux aurores, pour que je ne rate pas le dejeuner. Je n ai pas faim, mais pas grave, je n avais de toute maniere pas ferme l oeil. Je descends et goute a mon premier repas indien. Mon palais semble apprecier les gouts nouveaux qui entrent a son contact. J essaie de me servir de ma main droite pour manger. En vain. Betty ri, tout comme une autre jeune fille assise en bout de table. Betty me tend une cuilliere : pas pour cette fois! Tu apprendras plus tard, me dit-elle. J apprehende le passage du tchai. Je n en avais pas garde un bon souvenir. Mais ca passe. Boire chaud fait du bien.
J'occupe mes premieres journees a rencontrer les habitants de cette drole de pension perdue dans le quartier de Goregaon Est, quelque part au milieu de Bombay, ville au milieu d une metropole. Puis, je dors, tant et plus. D abord mal, puis de mieux en mieux. Je n ai meme pas besoin d une montre, le soleil et les muezzin se chargent de me rappeler l heure. Je suis sensible au premier appel a la priere, celui de 5 heures, seule fois ou le muezzin chante pour appeler les fideles. Je ne vois pas le minaret d ou je suis mais entend leur voix. Cela me rappelle le Maroc. Des toits de la pension, j appercois la ville, ces buldings et ces bidonvilles. Je ne sais qui des bidonvilles ou des buldings sont arrives en premier... Bombay m apparait comme un melange de tout et de n'importe quoi, pourtant si bien structure, ou tout se melange avec aisance ... riches, pauvres, hindous, musulmans, chretiens, bidonvilles, bulding, anglais, hindi, odeurs, couleurs, nationalites, ...
Alors je glisse progressivement et timidement dans ce nouvel univers incroyable et fascinant qui m accueille pour quelques mois de ma vie. Je n ai encore aucune idee de ce vers quoi je me dirige. J en decouvre des bribes jour apres jour. J'observe ce qui m entoure, m adapte au rythme indien (horaire n est qu un mot parmis tant d autre qui n a pour ainsi dire aucune valeur que celle de figurer dans un dictionnaire ...), a la chaleur, aux gens, aux odeurs, aux gouts.

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